Taxe PUMa : la taxe des rentiers est-elle évitable ?
En 2016, la protection universelle maladie (PUMa) a remplacé la couverture maladie universelle (CMU). Grâce à la PUMa, tous les résidents français bénéficient de la prise en charge des frais de santé par la sécurité sociale. Concrètement, l’accès au remboursement des dépenses de santé ne dépend plus de la présence d’une source de revenus professionnels. Toutefois, une contrepartie a été mise en place : la taxe PUMa.
Aussi appelée “taxe des rentiers” ou “cotisation subsidiaire maladie (CSM)”, cette taxe s’applique aux résidents fiscaux français qui n’ont pas suffisamment de revenus soumis à cotisations sociales.
📌 Vous êtes assujetti à la taxe PUMa au taux dégressif de 6,5 % si les trois conditions suivantes sont réunies :
- vos revenus d’activités professionnelles sont inférieurs à 20 % du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS).
- vous touchez des revenus du patrimoine et du capital supérieurs à 50 % du plafond annuel du PASS.
- et vous n’avez pas de revenu de remplacement (les retraités et les chômeurs sont exonérés).
Dans cet article, nous explorerons en détail la nature de la taxe PUMa, son montant, son calcul et ses implications.
SOMMAIRE
- Taxe PUMa : qu’est-ce que c’est et qui est concerné ?
- Taxe PUMa : montant et calcul
- Comment éviter la taxe PUMa ? Exemple concret : SASU, dividendes et revenu minimum
- Bénéficiez d’un accompagnement sur mesure avec Prosper Conseil
Taxe PUMa : qu’est-ce que c’est et qui est concerné ?
La taxe PUMa représente un volet essentiel du système de santé français depuis son instauration en 2016. Elle vise à équilibrer la participation au financement de la sécurité sociale et à garantir la pérennité du système de santé universel en France.
Qu’est-ce que la taxe PUMa ?
La taxe PUMa a été introduite dans le cadre de la réforme visant à généraliser la prise en charge des frais de santé par la sécurité sociale pour toute personne résidant de manière stable et régulière en France, et ce, sans condition de revenu.
La spécificité de cette taxe réside dans son mode de prélèvement. En effet, contrairement aux cotisations sociales qui sont prélevées sur les revenus d’activité professionnelle, la taxe PUMa cible les individus percevant des revenus du patrimoine et du capital tels que :
- les revenus de capitaux mobiliers (RCM) ;
- les revenus fonciers ;
- les plus-values de cession à titre onéreux de biens ou de droits de toute nature ;
- les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) non professionnels et des bénéfices des professions non commerciales (BNC) non professionnels ;
- et les autres sources de revenus non liées à une activité professionnelle cotisante.
Qui est concerné par la taxe PUMa et sous quelles conditions ?
Trois conditions déterminent l’assujettissement à la taxe PUMa, la qualifiant parfois de “taxe des rentiers” :
- Revenus d’activités professionnelles inférieurs à 20 % du PASS. Si vos revenus individuels d’activités (et ceux de votre conjoint/partenaire de Pacs) sont inférieurs à 20 % du PASS, soit 9 274 € net imposable pour 2024, vous remplissez alors cette condition.
- Revenus du patrimoine et du capital supérieurs à 50 % du PASS. Pour être concerné par la taxe PUMa, il est nécessaire de percevoir des revenus du patrimoine supérieurs à 50 % du PASS. Soit 23 184 € en 2024.
- Absence de revenus de remplacement. En plus des conditions relatives aux revenus, vous (et votre conjoint/partenaire de Pacs) ne devez pas bénéficier de revenus de remplacement. Par exemple une pension de retraite, d’invalidité ou des allocations chômage.
Si vous remplissez ces conditions en année N-1, alors vous recevrez un courrier de l’URSSAF au cours du mois de novembre de l’année N. Par exemple, si vous êtes assujetti en 2023, alors vous recevrez le courrier en novembre 2024.
Vous disposez de 30 jours à réception du courrier pour procéder au paiement de la cotisation sur le site de l’URSAFF.
Note : si vous remplissez les conditions liées à la cotisation PUMa mais que votre conjoint (marié) ou partenaire de Pacs a des revenus d’activités supérieurs à 20 % du PASS et/ou des revenus de remplacement, alors vous êtes exonéré.
Taxe PUMa : montant et calcul
Concrètement, quelles sont les modalités de calcul de la taxe PUMa et quel montant allez-vous payer ?
Montant de la taxe PUMa
Le montant de la taxe est déterminé en fonction de vos revenus du capital. Contrairement à d’autres prélèvements sociaux, cette taxe ne s’applique pas aux revenus d’activités professionnelles. Ainsi, elle vise explicitement les revenus issus du patrimoine et du capital.
Le calcul de la taxe se base sur la fraction des revenus du capital excédant 50 % du plafond annuel de la sécurité sociale (PASS). En 2024, ce seuil (abattement) est fixé à 23 184 €. La cotisation PUMa s’applique donc uniquement à la portion des revenus du patrimoine dépassant ce seuil.
Note : en outre, la taxe n’est plus appliquée à partir d’un certain seuil. En effet, les revenus du patrimoine et du capital pris en compte sont limités à 8 fois la valeur du PASS, soit 370 944 € en 2024.
Formule de calcul de la taxe des rentiers
La formule de calcul de la taxe PUMa est relativement complexe. Mais elle permet une prise en compte progressive des revenus du capital.
Montant de la taxe PUMa =
6,5 % x (revenus du capital – 0,5 x PASS) x [1 – (revenus d’activités / 0,2 x PASS)]
Note : l’administration fiscale modifie tous les ans le montant du PASS. Entre autres, celui-ci est une valeur de référence pour :
- le calcul de certains cotisations sociales ;
- et pour la déduction fiscale possible sur votre plan d’épargne retraite individuelle (PERin).
Dégressivité du taux
Vous remarquez ainsi la dégressivité du taux de 6,5 % de la taxe PUMa. En effet, avec cette formule, le taux diminue progressivement à mesure que les revenus d’activités professionnelles nets imposables augmentent. Par conséquent, le taux atteint 0 % lorsque vos revenus d’activités atteignent 20 % du PASS (soit 9 274 € pour l’année 2024).
Cette dégressivité vise à alléger la charge pour les contribuables qui ont des revenus d’activités professionnelles proches du seuil de non redevabilité.
Comment éviter la taxe PUMa ? Exemple concret : SASU, dividendes et revenu minimum
Prenons un exemple concret pour illustrer le calcul de la taxe. Admettons que vous soyez célibataire et sans personne à charge. Président de votre SASU, vous percevez 50 000 € de dividendes en 2024, avec un revenu d’activité professionnelle annuel de 2 500 €. Vous n’avez pas d’autres revenus. Le calcul serait le suivant :
Taxe PUMa = 6,5 % x (50 000 – 23 184) x [1 – (2 500 / 9 274)] = 1 273 €.
Vous êtes donc redevable de la taxe car :
- vos revenus du patrimoine et du capital (dividendes) sont supérieurs à 23 184 € (50 % PASS) ;
- vos revenus professionnels d’activités soumis à cotisations sociales (salaires) sont inférieurs à 9 274 € (20 % PASS) ;
- et vous n’avez pas de revenus de remplacement.
En payant la taxe, vous bénéficiez de la PUMa, garantissant la prise en charge de vos frais de santé. D’ailleurs, il est important de savoir que l’adhésion à une assurance privée ne dispense pas du paiement.
Si vous souhaitez diminuer cette taxe voire ne pas en être redevable, il est possible de structurer votre patrimoine et d’adapter vos revenus d’activité (minimum 20 % du PASS) pour réduire voire annihiler l’impact de la taxe. Contactez un gestionnaire de patrimoine Prosper.
Note : la cotisation PUMa (6,5 % maximum) s’ajoute à l’impôt sur le revenu (12,8 % ou TMI), aux prélèvements sociaux (17,2 %) et à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (de 3 à 4 %).
Bénéficiez d’un accompagnement sur mesure avec Prosper Conseil
En conclusion, la taxe PUMa nécessite une compréhension approfondie et une attention particulière. En effet, vous devez prendre en compte votre situation fiscale et mettre en place une stratégie pour optimiser vos revenus.
Finalement, que vous soyez rentier, entrepreneur individuel, libéral ou encore chef d’entreprise, bénéficiez d’un accompagnement sur mesure et complet sur le plan financier, fiscal et civil avec Prosper Conseil. Contactez un gestionnaire de patrimoine Prosper.
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Bonjour,
Dans mon cas, j’ai vendu mon fonds de commerce en juin 2022 et perçu la somme en décembre 2022. Pour cette année 2022, j’avais suffisamment de revenus pour ne pas payer la taxe PUMa.
Mais mon comptable a eu la mauvaise idée de déclarer cette somme en 2024 pour la mettre sur mes revenus 2023 (je ne sais pas pourquoi il a fait ça, sans doute pour se faciliter la tâche ou la repousser). Mais en 2023, je n’ai perçu que 6 500 euros de revenus professionnels, et comme mon comptable ne m’a jamais parlé de cette taxe, je la reçois aujourd’hui par surprise !! D’un montant de 1 500 euros.
Première question : pensez-vous qu’en expliquant cela à l’URSSAF, au vu que j’ai touché cette somme en 2022 mais déclaré en 2024, ils ne me feraient pas payer la taxe ? (Moi je n’y crois pas, vu que c’est acté avec les impôts.)
Deuxième question : je vois que j’ai jusqu’à aujourd’hui, le 4 décembre 2024, pour modifier ma déclaration de revenus et, du coup, enlever cette somme de la vente du fonds de commerce et la basculer sur mon impôt 2025 sur mes revenus 2024. Je ne sais pas si les impôts accepteraient une telle modification sur une somme de 2022 sans me faire payer des frais de retard, etc. Mais vu qu’en 2024 j’ai des salaires, ça me ferait sauter la taxe PUMa.
Troisième question : mes revenus de 6 500 euros de l’année 2023 sont une rente d’invalidité pour accident de travail dans la fonction publique. Les seuls prélèvements dessus sont la CSG, donc ça part à la Sécurité sociale mais pas comme des cotisations complètes de fiche de paie normale pour avoir une couverture sociale. J’ai peur qu’on me dise que ce type de rente ne rentre pas en compte pour m’exonérer de la taxe et que, du coup, ce ne soient pas des revenus professionnels. Cela me mettrait à 0 euro de revenus professionnels et donc la taxe s’élèverait à 5 000 euros pour le coup.
Du coup, que faire : parler de cette rente ou pas ?
Désolé pour toutes ces questions. Je pense aussi que vos réponses peuvent aider d’autres personnes sur des montages similaires et surtout sensibiliser les personnes pour qu’elles ne se fassent pas avoir.
J’attends votre réponse avec impatience. J’espère l’avoir aujourd’hui, car avec la possibilité de l’option du changement d’impôt le 4 décembre, je suis juste.
Merci vraiment d’avance pour votre réponse tellement précieuse.
Cordialement,
MS.
Bonjour,
Malheureusement, nous ne pouvons vous apporter de conseil personnalisé dans le cadre de cet espace commentaire. Je vous invite à vous rapprocher de votre expert-comptable, de l’URSSAF et de tout autre professionnel compétent pour exposer votre situation en toute transparence.
Toutefois, d’après les informations que vous m’avez fournies, voici quelques éléments généraux :
– Conformément aux articles 170 et 175 du Code général des impôts (CGI) et aux commentaires de l’administration fiscale au BOI-IR-DECLA-20-10-10, le contribuable est tenu de transmettre, en année N+1, la déclaration d’ensemble relative aux revenus perçus au cours de l’année N. De plein droit, si la perception des revenus de la vente de votre fonds de commerce a eu lieu en 2022, alors ces revenus auraient dû être déclarés et l’impôt correspondant payé en 2023.
– D’après l’article L380-2 du Code de la sécurité sociale, ne sont pas assujettis à la taxe PUMa les contribuables du foyer fiscal qui bénéficient de revenus de remplacement. Si votre rente d’invalidité est considérée comme un revenu de remplacement, alors vous pourriez ne pas être redevable de la taxe PUMa.
Cordialement,
Louis
Bonjour,
j’ai noté que la Rémunération de Formation versée par France Travail (RFFT) n’est pas mentionnée dans les critères d’exonération de la CSM.
Mais elle est exonérée de la CSG et de la CRDS.
Cette RFFT est destinée aux demandeurs d’emploi en formation qui ne perçoivent pas ou plus d’autres allocations (notamment l’ARE).
Les bénéficiaires de cette RFFT sont-ils exonérés de CSM comme les bénéficiaires de l’ARE ou en sont-ils redevables ?
Merci par avance pour votre réponse,
Cordialement
Bonjour,
Dans l’article L380-2 du Code de la sécurité sociale, il est indiqué : “ni pension de retraite ou d’invalidité, ni rente, ni aucun montant d’allocation de chômage au cours de l’année considérée”. Sans précision supplémentaire.
Par ailleurs, le Bulletin Officiel des Finances Publiques (BOFiP), qui explicite souvent les modalités d’application des lois fiscales et sociales, ne fait pas mention explicite de la RFFT dans le cadre de la cotisation subsidiaire maladie (CSM).
Par conséquent, pour obtenir une réponse précise et adaptée à votre situation, il est recommandé de contacter directement votre URSSAF. Ils pourront vous fournir des informations actualisées et spécifiques à votre cas.
Bonjour,
Dans mon cas personnel, j’ai hérité des parts de la société de mon père défunt.
Je reçois 52 000 euros de revenus en 2022, déclarés en 2023. Je vous précise que ces revenus ne sont pas des dividendes et sont soumis aux prestations sociales.
Durant cette période, j’étais sans activité, car j’avais cédé mon ancien commerce. Je continuais à cotiser auprès de l’URSSAF afin de valider mes trimestres et de bénéficier d’une protection sociale.
Ma question est la suivante : compte tenu que ces revenus ont déjà été soumis aux prélèvements sociaux, dois-je payer des cotisations subsidiaires maladie ?
Ce qui reviendrait à dire qu’il y aurait un doublon dans les cotisations.
Merci d’avance pour votre réponse.
Cordialement,
Joffray BASTIDE
Bonjour,
D’après les informations fournies, la rémunération d’activité professionnelle que vous avez perçue en 2022 semble être supérieure à 20 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de cette année-là, soit 8 227 €. En conséquence, vous avez probablement cotisé suffisamment de charges sociales pour être exonéré de la taxe PUMa.
Si vous avez des doutes ou si l’URSSAF vous contacte à ce sujet, je vous recommande de vérifier vos déclarations et de leur fournir, si besoin, les justificatifs de vos cotisations.
Bonjour dans le cas d’un couple marié, l’un est retraité et l’autre ne travaille pas. Le couple perçoit également des revenus du patrimoine. Le couple sera il assujetti à la taxe Puma ? Y a t il un montant de revenus du patrimoine à ne pas dépasser ? Merci
Bonjour,
Dans le cas d’un couple marié où l’un est retraité et l’autre ne travaille pas, la taxe PUMa ne s’applique pas si la personne retraitée perçoit une pension de retraite, car celle-ci est considérée comme un revenu de remplacement.
Cependant, si le couple ne perçoit ni pension de retraite, ni pension d’invalidité, ni allocations de chômage au titre de l’année concernée (au niveau du foyer fiscal), et :
– perçoit des revenus d’activité inférieurs à 20 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS) de l’année N, soit 9 273,60 € pour 2024, et ;
– dispose de revenus du patrimoine représentant au moins 50 % du PASS, soit 23 184 € pour l’année 2024 ;
alors la taxe PUMa sera applicable.
Bonjour,
Pour le calcul de cette taxe c’est sur les revenus du patrimoine brut ou il faut soustraire les prélèvements sociaux (17,2%).
Exemple si je touche uniquement 75 000€ de revenus bruts sous forme de dividendes, coupons, loyers … je dois faire 75 000 – 23 184 =51 816 x 0,065 = 3 368€ ? Où il faut faire 75 000 – 17,2% puis le même calcul ?
Bonjour,
La taxe PUMa (Cotisation Subsidiaire Maladie) est calculée sur la base des revenus bruts du patrimoine (avant l’application des prélèvements sociaux).
Dans votre exemple, si vous percevez 75 000 € de revenus bruts (dividendes, loyers, etc.), vous ne devez pas soustraire ces 17,2 %. Pour vous aider à simuler votre situation, il existe plusieurs simulateurs en ligne pour la taxe PUMa.
Bonjour,
Qu’en est-il pour un couple pacsé ou marié où l’un des 2 conjoints perçoit un revenu salarié et l’autre uniquement des RCM ?
Et éventuellement y a t’il une différence de traitement en fonction du montant du salaire ?
Merci pour votre réponse
Philippe
Bonjour Philippe,
Si l’un des partenaires/conjoints perçoit un salaire supérieur à 20 % du PASS (soit 9 273,6 € en 2024), le couple est exonéré de la taxe PUMa, même si l’autre conjoint perçoit uniquement des revenus du capital (RCM).
En revanche, si le salaire est inférieur à ce seuil et que les RCM du second conjoint dépassent 50 % du PASS (soit 23 184 €), la taxe PUMa s’applique.
Le montant du salaire est donc crucial pour déterminer si le couple doit payer cette cotisation.
Cordialement,
Louis